Quelle résistance des fonds en euros face au Brexit ?
Outre une législation en préparation de type « Sapin II » et une hypothétique remontée des taux, les fonds en euros d’assurance-vie prennent l’eau, mais toujours moins que les placements en unités de compte qui boivent la tasse. Attaqués de toute part, les fonds en euros deviennent un casse-tête pour les assureurs pris en tenaille entre la garantie du capital, la demande renouvelée de placement et le marché européen des taux d’emprunt d’État tombé au plus bas, un contexte bien antérieur au Brexit.
82% des encours sur les fonds en euros
L’épargne placée en assurance-vie est de préférence investie sur les fonds en euros qui représentent près de 82% des encours de ces contrats. Ces fonds sont constitués de titres obligataires, la moitié étant des obligations d’État.
Année après année, il n’a pas échappé aux épargnants que les taux obligataires s’amenuisent et l’endettement abyssal des États, comme la France endettée à hauteur de 100% de son PIB, laisse craindre tôt ou tard un défaut de paiement tel que la Grèce l’a expérimenté. À présent, la crise du Brexit n’est pas pour rassurer.
Pourtant, aux côtés du risque théorique d’un défaut de l’émetteur, la baisse continue des taux qui pèse sur les rendements des fonds euros s’avère bien plus préoccupante, au point que l’assurance-vie risque de changer de visage.
Le risque de défaut des émetteurs d’obligation
Le défaut de l’émetteur d’obligation est une manière dérivée d’évoquer la faillite de tout établissement financier trop impliqué.
Le souvenir est encore vif de la Grèce dont 53,5% de la dette ont été effacés en 2011 et le solde révisé dans ses taux et ses échéances. Par chance, les sociétés d’assurances et banques françaises n’étaient, disait-on, que très marginalement -moins de 1%- exposées à la dette grecque et ont échappé à la faillite. L’alerte donnée par la Grèce a incité les assureurs à se débarrasser en tout ou partie des titres émis par les pays les plus endettés et à privilégier dorénavant les obligations d’entreprises à long terme, certes, peu nombreuses sur le marché.
À présent, la question est de savoir si les banques et assurances françaises risquent la faillite suite au Brexit qui n’est peut-être pas un défaut de paiement d’un État mais bel et bien un krach boursier avec potentiellement les mêmes effets.
Nos grandes banques investissaient dans le monde depuis la City et y réalisaient une bonne part de leurs bénéfices : il n’a pas fallu une heure pour assister en bourse à une chute libre de leurs valeurs. Toutefois, si la profitabilité des banques est impactée, le Brexit en lui-même n’est pas de nature à provoquer une crise de liquidité ou de solvabilité comme en 2007/2008. Depuis la crise financière, la capitalisation des banques a été renforcée de façon à pouvoir résister à ce type de choc.
Du côté des assurances, les compagnies disposent d’un stock d’actifs encore plus diversifiés que les banques et peuvent produire un rendement encore attractif. Elles sont donc à l’abri de la tempête.
Les affres d’une baisse continue des taux
Mécaniquement, la baisse des taux d’emprunt d’État entraîne dans sa chute les rendements des obligations. Par exemple, avant même le Brexit, l’OAT à 10 ans de la France est passé sous la barre des 0.5%, un taux inférieur aux frais de gestion des contrats.
Mais cet effondrement est observé depuis 2014 et pour parer à cette baisse, les assureurs ont constitué ces fameuses réserves de rendement en ne distribuant pas tout. Jusqu’ici, ils ont facilement pu compenser l’érosion des taux par les rémunérations plus fortes des obligations anciennes. De plus, la chute encore plus importante de l’inflation a rendu la baisse des taux indolore.
Malheureusement, ces amortisseurs sont épuisés, d’une part, l’inflation ne descendra pas plus bas, d’autre part, certaines obligations anciennes sont échues et le succès des placements en euros oblige les assureurs à collecter sur le marché les obligations nouvelles aux taux plus faibles. Ces dernières vont inévitablement diluer les performances des portefeuilles en euros.
Par conséquent, l’âge d’or des fonds en euros est révolu, la performance des contrats d’assurance-vie repose désormais sur la part des unités de compte.
Effectivement, en plein Brexit, les investisseurs privilégient les emprunts refuges, comme les emprunts d’État allemands ou américains, voire français. Cet assaut tire les taux vers le bas et ils affichent aujourd’hui des valeurs négatives. Si c’est une bonne nouvelle pour l’endettement des États, les taux de rémunération des fonds euros, très demandés, vont inévitablement plonger.
Cependant, si pour retrouver de la performance, l’épargnant doit se transformer en trader et réorienter ses économies sur les unités de compte, il n’est pas sûr du tout qu’il reste fidèle à l’assurance-vie.
Le choc du Brexit vient de montrer que les titulaires de fonds en euros sont protégés, seuls les rendements sont affectés, tandis que les unités de compte pâtissent plus lourdement de la situation suite à la volatilité accrue des marchés. En définitive, cet événement ruine tous les efforts consentis jusqu’ici par nos autorités financières pour inciter les épargnants à basculer leurs économies sur les unités de compte et réorienter la masse d’épargne, assez exceptionnelle en Europe, vers les entreprises. Les pouvoirs publics vont devoirs procéder par d’autres moyens pour transformer l’assurance-vie en un outil utile à l’économie, cher à leurs vœux.
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ING Direct vie | 26 septembre 2011
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